KIPPOUR DES ABSENTS

 

       A la mémoire de Sidi Fredj et de son épouse,

                     là où ils se trouvent

 

             Souvenons nous encore

             Avec l’âme et le corps …

 

En cette approche éprouvante de Yom Kippour,

Dans le lourd décours des dix Jours tant redoutables,

Chez les boulangers nos mères oeuvraient au four

Avant de déployer les splendeurs de leurs Tables…

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Elles avaient au cœur le don et l’abandon,

Et leurs mains invitaient la Présence éternelle;

Le Sinaï entendait leurs daraât de Pardon

Plus doux que coings confits et qu’amandes au miel,

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Mais dans ces mêmes jours nos esprits peu tranquilles

Font un autre compte au livre des Jugements

Pour savoir quand, aux Beth Hah’aym de la Ville,

Nos êtres chers sauront la fin de leur Tourment,

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Tourment des tombes orphelines, sans pur Kaddich,

De nos rabbin chéris, sevrés de nos prières ;

N’enseignaient-ils pas: « Bni, Ichtadel lihiot ich »

Aux classes turbulentes des Midrachs d’hiver?

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Loin, très loin, au dessus de la Cité natale

Les Cieux récitent ils notre Ah’ot ketana?

La mémoire se perd aux ruptures brutales,

Que deviens tu sans tes Juifs, benti Ksemten’ia?

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Une époque là bas s’est très durement close

Puis dans l’exil amer s’est tracé un sillon,

En nos vies divisées une route est éclose

Ouvrant pour nos esprits les portes de Sion.

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Puissent nos prières consoler les Gisants

Aux à-pics du Rocher que creuse notre absence:

H’on tah’oun âl baneikha, grand Dieu bienfaisant

Qui nous consolera tous par sa droite constance

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Car nul ne jurera que Demain soit Hier

Et que jamais, plus jamais l’on ne reverra

Les eaux de Djebel Ouah’ch et de la Pépinière,

Ni les rues où dansaient les Rouleaux de Thora

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Gmar h’atima tova.

                        Raphaël Draï zal– Kippour 5772