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DAYENOU

In Uncategorized on avril 20, 2024 at 11:56

Article écrit dans le magazine l’Arche en Avril 1991, aux lendemains de la premiere Guerre du Golfe

Capture d_écran (46)

La maîtrise de soi dont le gouvernement et le peuple d’Israël ont su faire preuve face aux tirs de missiles Scud a provoqué l’étonnement de nombreux commentateurs. Israël aurait ainsi enfreint sa loi fondamentale plus essentielle que ses textes constitutionnels : la Loi du Talion qui inspire sa permanente théorie des représailles dans le conflit qui l’oppose au monde arabe. Cet étonnement révèle en fait l’extraordinaire méconnaissance de ce que sont la Loi et la culture juives.  On l’a montré ailleurs à propos du mythe de la prétendue loi juive du Talion.

Cependant la lecture de la Haggadah de Pessah fournit un exemple supplémentaire de la distance prise par la pensée juive vis-à-vis de la violence à quoi elle ne s’identifie pas, quand bien même elle aurait eu à en connaître le redoutable événement. Dans la Haggadah de Pessah, dans le récit hébraïque de la Sortie d’Egypte, de la libération des Bnei Israël des camps de concentration pharaoniques, chacun a lu, ou au moins a entendu lire, un passage relatant la série des miracles et bienfaits accomplis par Dieu pour la Libération de ce peuple qu’il appelle Mon Peuple (Âmi), série scandée 14 fois par la formule Dayénou: que l’on peut traduire par « cela nous aurait suffi« , ou bien « cela eût été assez (day) « pour nous ». Autrement dit, le sens de la Libération ne se résorbe pas dans la violence que l’obstination de Pharaon avait rendue inévitable. Les Bnei Israël, témoins de la Grande Main de Dieu brisant celle que le Pharaon voulait maintenir fermée sur son peuple, ne se prennent d’aucune manière pour la source ni pour le réceptacle de la puissance que cette violence extrême a révélée. Si Pharaon avait écouté la voix lui demandant – pour commencer sans le lui ordonner – de laisser aller ce peuple réduit en esclavage : Dayénou, cela aurait suffi. La violence fut en effet du refus pharaonique. Elle ne cherchait pas le prétexte de ce refus pour s’exercer aveuglement. Tel est le sens de la discussion qui s’engage dans la Haggadah, après l’énonciation des Dix Frappes, entre Rabbi Yossi Hagalili, Rabbi Eliêzer et Rabbi Akiba. De combien de plaies l’Egypte fut-elle réellement frappée. Dix ? Cinquante ? Deux cent cinquante ? En d’autres termes, quelle fut l’ampleur exacte de la destruction infligée à l’Egypte qui avait entrepris le génocide des Bnei Israel? Le sens de ce comptage n’est pas strictement arithmétique. Il tend à rappeler qu’aucune violence n’est réductible à son seul choc immédiat. Vous pourriez penser qu’il n’y eut que dix frappes ? Ceci est le point de vue de ceux qui n’eurent pas à les subir.  Pour ceux-là, ces dix frappes furent comme si elles avaient été cinquante, ou deux cent cinquante, ou mille car leurs conséquences furent incalculables. Mais les Juifs n’en tirent ni contentement ni gloriole. La Haggadah constate seulement qu’il est des potentats dont l’esprit de destruction finit par tourner en autodestruction. L’absence de résistance immédiate devant eux leur fait imaginer qu’ils n’en rencontreront jamais. Que le chemin de la divinisation est ouvert aux succès de leurs armes, à la terreur qui s’attache à leur nom. Mais pour aussi puissante que soit leur main, si elle sert à opprimer et à avilir, une autre Main s’en saisira qui la forcera de s’ouvrir sous peine de la broyer. Tragique confrontation de ces deux dimensions de la puissance, la première provoquant l’autre : celle de l’homme qui se prend pour Dieu et celle de Dieu se révélant comme force du Futur : Yad et Yad Haguédola. Le sens éthique de cette confrontation se trouve dans la façon dont la Haggadah de Pessah prend ses distances vis-a-vis d’une pareille violence une fois reconnue ses conséquences. En hébreu la valeur numérique de Yad est 14. Est-ce alors le hasard si l’expression Dayénou se retrouve également 14 fois, faisant immédiatement suite à la discussion rappelée précédemment sur le nombre exact des frappes infligées à l’Egypte pharaonique ? Comme pour enseigner que la violence doit être régulée non pas globalement mais à chacun des paliers de son apparition. lI y a plus de trente-cinq siècles que la pensée juive a dépassé le stade de l’identité fondée exclusivement sur la force brute, avec ses fascinations initiales, puis ses désastres irréversibles. Depuis, c’est dans l’état de droit et dans la justice économique, tsedek et tsédaka, qu’elle fore les sources de l’Histoire d’Israël.

Raphaël DraÏ, zal, l’Arche, Avril 1991

PARACHA METSORA – LE SENS DES MITSVOT

In Uncategorized on avril 18, 2024 at 5:36
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« Voici quelle sera la règle imposée au lépreux lorsqu’il redeviendra pur: il sera présenté au cohen. Sur l’ordre du cohen on apportera pour l’homme à purifier deux oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope… »

Lévitique, 2 à 5. Traduction de la Bible du Rabbinat.

Les règles et les liturgies présentées dans cette paracha, comme dans la paracha précédente, peuvent paraître parmi les plus étranges, les plus « ritualistes » et les moins accessibles à l’analyse de toute la Thora. Est-ce tellement sûr, non seulement en prenant en compte les nombreux commentaires qui leur ont été consacrées au cours des siècles mais en raison même de leur signification la plus contemporaine ?

Deux interrogations s’inscrivent en cette direction. La première tient à l’exigence même d’une démarche particulière y compris en cas de plaie non lépreuse. Et l’on pourrait assurément s’interroger sur son bien-fondé et sur son utilité. A quoi pourrait-elle servir puisqu’en l’occurrence la chair est déclaré saine et non affectée par les risques de pathologie dont il a été déjà question ? Le diagnostic certain ne se suffit-il pas ?

En réalité tout dépend de la conception que l’on se forge d’un trouble, quel qu’il soit. En l’espèce le trouble redouté n’est pas confirmé mais il n’empêche qu’il ait eu lieu. Etre rassuré ne veut pas dire que l’on n’ait pas été inquiet et que cette inquiétude ne risque pas de laisser ses séquelles. C’est pourquoi il faut s’assurer de la réelle liquidation du trouble, la confirmer, la valider et ainsi inaugurer une période nouvelle de pleine santé. La crainte liée à la lèpre est tellement forte et insistante qu’il s’agit d’en libérer non seulement le corps mais l’esprit et cela ne saurait se faire à part soi. D’où une fois de plus l’intervention nécessaire du cohen. Car la plaie de la lèpre constitue une mésalliance entre le corps et l’esprit qui assujettit la chair à ce qui la corrompt dans le désordre des valeurs et la dislocation des conduites. Par ces rites, le cohen restaure l’Alliance, la Berith entre ce corps et cet esprit, entre l’individu isolé par un langage de dé-liaison et la communauté qui le restitue à ses propres dimensions relationnelles. D’où le contenu particulier des prescriptions requises en ce sens et leur fonction non seulement symbolique, au sens général, mais véritablement transférentielle.

L’être dont la purification est en attente de confirmation doit se pourvoir de deux oiseaux vivants et purs, autrement dit ayant profondément partie liée avec le vivant, et aussi, entre autres, de bois vifs affectés des mêmes significations. L’un des deux oiseaux sera sacrifié le premier au-dessus d’un réceptacle d’argile mais sur de l’eau également vive afin de clairement signifier d’une part que le trouble à l’origine de cette démarche a bien été identifié, qu’il pas été refoulé, et d’autre part qu’il est désormais procédé, ainsi que l’on vient de l’indiquer, à sa liquidation patente de sorte à inaugurer non pas un temps post-traumatique placé dans l’ombre du précédent mais un temps véritablement nouveau. Et c’est pourquoi la liturgie doit se dérouler sur cette eau vive. De sorte que prévale la symbolique du vivant et du fluent dans laquelle s’insère et se délimite la phase de liquidation complète du trouble antérieur. Car il n’est de bonne thérapeutique que celle qui ne laisse traîner ni résidus ni infections latentes. Une guérison qui mérite ce nom doit être exhaustive ou sinon ne pas être qualifiée en tant que telle pour prévenir les désillusions de la rechute[1].

Mais cette liturgie comporte un autre volet. L’oiseau resté vivant doit être plongé dans le sang de l’oiseau préliminairement égorgé avant d’être relâché et d’être remis en liberté, lancé à nouveau à travers champs. Les deux phases de la liturgie sont alors profondément intégrées. Le déni du trouble et celui plus large encore de la pathologie ne doivent pas entraîner celui de la vie elle-même. Celle-ci doit se poursuivre parce qu’elle est la première des créations et quelle se configure dans la mitsva la plus générique.

De sorte que le choc psychologique initial se résorbe vraiment, laisse place à une mémorisation spécifique qui sera moins celle des vulnérabilités qui ont produit le trouble identifié que celle des forces qui ont permis de le surmonter.

Raphaël Draï, zal, 2 Avril 2014

[1] Cf. l’étude de Freud, Analyse avec fin et analyse sans fin.

PARACHA TAZRIA

In Uncategorized on avril 12, 2024 at 1:15
26 Tazria.

Aucun fait, aucun événement de la vie humaine ne va de soi au titre de « lois de la nature » s’assimilant à l’on ne sait quel ensemble de processus quasiment mécaniques. L’engendrement et la naissance doivent  être inscrits sans tarder dans une Loi, au sens vital, marquant la relation de l’Humain avec un sens transcendant qui fasse du nouveau-né autre chose qu’un bout de chair. C’est pourquoi cette Loi dispose : « Lorsqu’une femme ayant  » ensemencé  » (tazriâ) et engendré un enfant mâle (zakhar) elle sera impure durant huit jours, période d’indisposition (nidda) à cause de cette période d’impureté pulsionnelle (dota titma). Et le huitième jour la chair de son excroissance sera (re) tranchée ( ymol bassar ôrlato) ».

Il peut paraître étrange que les faits physiologiques de l’ovulation et de l’engendrement ne soient pas considérés comme purement « naturels » et entérinés en tant que tels ; qu’il faille aussitôt et une fois de plus les insérer dans l’ordre d’une temporalité particulière, en trois phases, dont on examinera la troisième un peu plus loin.

Durant les sept jours qui suivent immédiatement la naissance d’un garçon, la mère est considérée comme si elle se trouvait dans sa période menstruelle. Par suite, elle ne peut pas avoir de rapports sexuels. Une distance, un intervalle sont ainsi immédiatement constitués dont la durée : sept jours, est significative déjà au premier degré puisqu’elle évoque la séquence intégrale de la création cosmique : les six « jours » de création active puis le septième, celui de la réflexion, de la pensée redevenue possible. Ces sept jours-là ne se rapportent pas à une « simple » période de séparation, durant laquelle la femme serait « taboue ». À l’évidence, il faut aussi qu’après le travail de la gestation puis de l’enfantement elle ait la possibilité de reprendre souffle, si l’on peut dire, et de se consacrer au nouveau-né qui se trouve dans une totale impotence et une complète dépendance. Cependant, une autre dimension apparaît selon laquelle la femme créatrice, loin de se renfermer sur elle-même, de se considérer comme un monde en soi, doit se relier à la Création en général dont elle intériorise, sans tarder non plus, les étapes et les rythmes. D’où l’acte de symbolisation qui se tient le huitième jour et qui ne peut être accompli que ce jour-là : la mila . Nul n’ignore l’amas de stéréotypes et d’idées parfois délirantes proliférant à ce sujet dans le sens commun qui n’épargne pas les esprits les plus cultivés. La mila n’est ni une amputation locale, ni une castration bio-psychique. Pour la Loi d’Israël, même la castration d’un animal est prohibée.

Néanmoins, toutes les images de corps impliquent une certaine conception de la mesure, de la proportion, de l’harmonie, quand ce n’est pas du fameux « Nombre d’or » cher aux peintres et aux architectes. Pour la pensée juive, lorsqu’un garçon naît le prépuce qui tout à la fois allonge fallacieusement son sexe mais le dissimule est bel et bien une excroissance, le signe d’une dis- proportion, d’un excès que l’humain lui-même doit ramener à sa dimension intrinsèque et visible. D’où le double geste de son ablation, aussitôt suivi du dévoilement décisif du gland, avant que ne soient prononcées les paroles d’insertion dans l’Alliance d’Abraham. Par ce geste, le mohel, devient le porte-fort, au sens juridique, de l’enfançon qu’il insère dans l’ordre vivant du langage, du parl’être, avant même que la conscience n’en naisse, et comme une condition de son apparition et de sa confortation. Par là même, le porte – fort affirme le primat d’une responsabilité qui conduise le nouveau-né, totalement dépendant, du stade de la naissance ponctuelle à celui de la viabilité durable.

Comme la fille n’est pas dotée d’un prépuce au sens anatomique, les durées de rétention puis d’indisposition de la mère seront alors respectivement de deux semaines et de soixante-six jours, chiffres qui comportent également leur projection corporelle et leur coefficient symbolique.

Et c’est pourquoi, dans les deux cas, la femme, mère devenue ou redevenue, doit se rendre enfin au Temple et s’acquitter de deux korbanot, au sens indiqué dans les parachiot précédentes. En premier lieu un mouton ( kévess ) qui se trouve dans sa première année : liturgie d’élévation, de transcendance et de futurition, laquelle se rapporte certainement au bélier qui se substitua à Isaac lors de sa ligature, de sa âkéda, par son propre père ; puis une colombe ou une tourterelle comme propitiatoire, comme h’atat. Le mouton symbolise le monde d’en-bas et la colombe le monde d’en-haut, une nouvelle fois conjoints. Ces liturgies corrélées doivent être accomplies en lien avec le cohen d’une part, et d’autre part à l’entrée (pétah’) de la Tente de la rencontre.

C’est de la sorte que l’enfant qui vient de naître entre ouvertement dans l’existence, à partir de l’huis corporel maternel, au sein d’un peuple qui a fait de la vie le choix déterminant.

PARACHA CHEMINI

In Uncategorized on avril 4, 2024 at 9:58
25 Chémini.

( Lev, 9, 1 et sq )

On l’a vu dans la parachat Vayakhel, une fois le Sanctuaire construit et monté selon l’ordre même, le séder, des prescriptions divines, la Présence de Dieu l’investit tout entier, au point de ne plus laisser place à Moïse en personne. Dans la parachat Chemini, il n’en va pas autrement mais il s’agit maintenant de l’ordre prescrit pour l’accomplissement des sacrifices, compris au sens hébraïque des korbanot, des liturgies de rapprochement. Cette fois encore Moïse sert pour ainsi  dire de moniteur à Aharon, non pour conforter son pouvoir sur lui mais pour signifier l’importance en ces actes là de la relation fraternelle pleinement vécue. C’est probablement pour cette raison que le tout premier des ces korbanot consistera dans un « veau adulte  et expiatoire ». Si la référence  à l’épisode du Veau d’Or dans laquelle Aharon s’est impliqué dans les circonstances que l’on sait est patente, elle indique aussi que cet épisode est dépassé, que la réparation spirituelle est sociale en est à présent parachevée. C’est pourquoi aussi, alors que le Veau d’Or avait été singularisé parmi tous les éléments symboliques du moment, au point d’être  transmuté en idole, le veau du korban actuel  s’insère parmi d’autres animaux symboliques et purs, c’est à dire corrélés à la présence humaine et formant site de vie avec elle.

Bien sûr les actes et gestes subséquents accomplis en ce sens par Aharon et par ses fils comportent chacun un sens spécifique que les grands commentateurs, les mépharchim, de la Tradition sinaïtique éclairent. C’est aussi leur enchaînement qui revêt une signification intrinsèque. Comme le fait observer Benyamin Lau, en recevant la Thora sur le mont Sinaï et en la transmettant à tout Israël, Moïse conjoignait l’en-haut avec l’en-bas. En accomplissant  à présent les gestes  sacerdotaux pour lesquels ils avaient été désignés, Aharon et ses fils, conjoignent réciproquement l’en-bas avec l’en-haut de telle sorte que l’espace spirituel fût ouvert et praticable dans les deux directions, comme l’était l’échelle vue en songe par Jacob. Les anges y reliaient également les deux univers non pas séparés depuis les commencements de la Création mais différenciés pour que celle-ci sorte décidément du chaos, du tohou vavohou originel.

Cette gestuelle liturgique ne suffit pas à elle seule. Elle doit se conclure par un autre geste qui en collige toutes les étapes et indique ses véritables destinataires: « Aharon étendit ses mains vers le peuple et le bénit (lev, 9, 22) ». Sans cette bénédiction, les rituels antérieurs auraient été mécaniques et incantatoires. Cependant, une fois cette bénédiction  prononcée, rien ne se passe. Le récit évoque une seconde bénédiction prononcée  conjointement par Moïse et par Aharon. Alors et alors seulement  se produit la révélation divine annoncée dès le début par Moïse : «  Ils ressortirent et ils bénirent le peuple et la Gloire divine se révéla à tout le peuple ». S’ensuit la validation de cette liturgie : «  Un feu s’élança de devant  le Seigneur et consuma sur l’autel le  sacrifice d’élévation et les graisses. Et tout le peuple vit et chanta et ils tombèrent sur leur face » (Lev, 9, 24). Le contenant s’avère adéquat au contenu et les deux voies corrélatives ainsi ouvertes par les deux frères, individuellement puis ensemble, permet à la Présence divine de se manifester au sein du peuple, ce qui transmute les tlounot, les récriminations habituelles, en chants de joie.

Une joie de courte durée. Deux des fils d’Aharon, Nadav et Avihou, saisis d’enthousiasme, croiront devoir accomplir leurs propres liturgies hors de cet espace là, ainsi  déterminé, hors de ce séder. Il en résulte qu’un feu s’élança également de devant l’Eternel mais pour les dévorer. De nombreux commentaires tentent d’éclairer les causes de cette tragédie. L’un d’entre eux retient l’attention: Nadav etAvihou n’auraient pas supporté que leur père ait eu à nouveau besoin de Moïse afin que la Présence divine se manifeste. Rivalité destructrice. Mais la cause principale doit sans doute être déduite de la prescription qui s’ensuit  dans  le récit même du Lévitique: « L’Eternel parla ainsi à Aharon: «Tu ne boiras ni vin ni liqueur forte, toi ni tes fils, lorsque vous pénétrerez dans la Tente de la rencontre, afin que vous ne mourriez pas, règle perpétuelle pour vos générations, et afin de pouvoir distinguer (lehavdil) entre le sacré et le profane, entre l’impur et le pur  et instruire les enfants d’Israël dans toutes les lois que l’Eternel leur a fait transmettre par Moïse » ( Lev, 10,  8 à 11 ).

Le service divin, la Âvodat hakodech, ne requiert aucune de ces attitudes par lesquelles l’esprit s’obscurcit et s’oblitère mais au contraire une pleine capacité de discernement. Et chacun doit se trouver à la place qui lui est indiquée non par son désir personnel mais par l’accomplissement de ce service même: Aharon et ses fils à leur place, et Moïse à la sienne, confirmée, de même que seront confirmées les places d’Aharon et de ses fils survivants lors de la révolte de Korah.                                                                              Raphaël Draï zal 4 Avril 2013