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FONDEMENTS MORAUX D’UNE GUERRE D’UN NOUVEAU TYPE

In Uncategorized on octobre 13, 2014 at 10:55

Le peuple juif se trouve au croisement de deux axes de coordonnées. Le premier, transcendant, se trace au cours des grandes solennités du mois de Tichri, de grandes solennités qui ont pour objet principal de renforcer nos décisions éthiques. L’autre dépend des aléas de la vie quotidienne et des événements de la vie politique.

De ce dernier point de vue, une lutte sans concession, de part et d’autre, se déroule actuellement entre le monde libre et les forces d’un prétendu Etat Islamique qui prétend imposer sa version de l’Islam comme religion obligatoire, pour l’ensemble de l’humanité. Du point de vue militaire, les premières frappes engagées par les Etats Unis et à moindre degré par la Grande Bretagne n’ont toujours pas produit les effets escomptés. Pour l’instant, et au degré où ces frappes se produisent, les forces du Califat de la terreur, ont appris à les absorber et, en attendant, à élargir leur théâtre d’opération, au point de contre-carrer chaque jour les plans de la coalition. Et l’on est alors conduit à se demander si cette coalition ne mène pas actuellement un type de guerre périmé, qui ne tient toujours pas compte du véritable esprit de l’ennemi et de ses buts de guerre.

Il est sûr que les solutions en ce domaine ne sont pas faciles à trouver et surtout à mettre en oeuvre. Sans doute faut-il tenter de « terroriser les terroristes » mais dans ce cas faut-il se résoudre à agir comme ils agissent, à décapiter leurs combattants, à prendre leurs familles en otage, à prostituer leurs femmes et leurs filles? Ce type de guerre paraît inconcevable. Il faut donc se résoudre à faire passer le message au Calife et à ses sbires: ils ne doivent s’attendre à rien d’autre qu’à une élimination pure et simple dans la mesure où elle s’avèrera opérationnellement possible. Et dans ce but, affirmer haut et fort, que l’idéologie monstrueuse dont il se prévaut au nom d’un Islam absolutisé est tout sauf une religion dans l’acception humaine du terme.

Une religion, quelles qu’en soient les références, ne saurait récuser deux axiomes: le respect de la dignité de l’Humain fait à la semblance divine, et le choix de la vie. Et c’est ici que l’on retrouve le sens profond des liturgies de Tichri qui n’ont d’autre objet que de nous en convaincre, en tant que de besoin, et de nous en montrer les voies subjectives et collectives. Il ne s’agit pas prêcher pour telle ou telle confession mais bel et bien de comprendre en quoi celle où nous sommes nés nous met à même de discerner ce qui, en nous, mérite vraiment le qualificatif d’humains et de le préserver à tout prix.

Aucune guerre ne se conduit victorieusement par la seule puissance des matériels et par la seule cohérence des logistiques. Il y faut des dispositions inébranlables de l’esprit mis en mesure d’absorber des chocs violents si nécessaire. Pour les tueurs du Calife El Baghdadi, la vie ne semble compter pour rien et la mort ne susciter que fascination et jouissance. Une victoire décisive sur une pareille engeance ne sera obtenue qu’après qu’elle aura été convaincue, dans sa chair et dans son mental, de l’exact contraire. Et la lutte s’annonce rude.

                                                 Raphaël Draï, Radio J, le   13 octobre 2014

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