Annie Stora Lamarre
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (septembre 2012-janvier 2013) Exposition « Juifs d’Algérie », Commissaire Anne-Hélène Hoog
Table ronde du mercredi 21 octobre 2012
« Femmes juives d’Algérie : émancipation et transmission »
Avec Joëlle Allouche-Bénayoun Karima Berger, Alice Cherki et Annie Stora Lamarre
TRANSMISSION CONSTANTINE-PARIS
La question de la transmission culturelle concernant les femmes juives d’Algérie a surtout délivré un savoir sur la musique et les rites de la vie religieuse de la communauté, les coutumes culinaires et les divertissements mais la transmission fait aussi apparaître des liens cachés dans une tension mémorielle entre joie et douleur. Mes parents et les gens de leur génération, pour la plupart disparus, sont devenus cinquante plus tard des sujets d’histoire, appartenant à une communauté autrefois si vivante et aujourd’hui muséifiée. Ma mère m’aurait dit en arabe « Ya Hasra », ce qui signifie nostalgie du temps perdu. Professeur en Histoire contemporaine et enseignant le XIXe siècle français, j’ai longtemps tu et plus encore refoulé l’histoire de ma jeunesse juive algérienne en ne consacrant aucune recherche à ce champ historiographique. La thématique de notre rencontre me conduit ce soir et non sans angoisse à recoudre les morceaux de ma vie entre l’Algérie et la France pour tenter de comprendre ce qui a fait sens pour moi dans ce « Monde d’hier » pour bâtir dans l’exil parisien ma vie de femme.
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